Bernadette Genée travaille par série de sculptures.Ces ensembles sont souvent complémentaires et abordent les ressources spécifiques à chacun de leur domaine d’emprunt.
Les lieux de références sont, en dehors de celui de la sculpture proprement dite et de son histoire, tous les lieux attachés à une production spécifiquement maritime. Les chantiers navals, de pêche ou de marine marchande et leur technicité liée au monde de l’acier, ceux des technologies de pointe dans la recherche des nouveaux matériaux composites( kevlar, carbone, époxy), mais aussi tout autre lieu pouvant s’y rapporter, ateliers de mécanique, glacières, récupérateurs spécialisés etc…
Le travail se forme à partir des aciers et composites essentiellement. Les aciers peuvent être très épais, jusqu’à 10 cm d’épaisseur, s’opposant à la minceur des éléments résinés. Les coproducteurs peuvent être nombreux et apportent leurs compétences propres, leurs ateliers, leurs machines-outils.
La construction ou l’assemblage des pièces est réglée par l’artiste et le jeu d’éléments manufacturés s’oppose au travail des presses, emboutisseuses, tables d’oxycoupage et autres moyens sophistiqués.
La conception est aujourd’hui préalablement projetée par des dessins côtés, des schémas distribuant le travail aux différents partenaires.L’assemblage des pièces produites à l’extérieur est fait dans l’atelier du sculpteur.
Les sculptures présentées à Lannion sont réparties en deux salles et datent de deux périodes: 1986 et 1987. Les éléments qui les composent ont été choisis et remodelés dans un chantier de récupération portuaire. S’y mêlent quelques matériaux industriels courants qui opposent leur système de production aux mises en forme plastiques.
Ce travail de sculpture puise son énergie dans les contacts avec l’industrie navale. Par fragments, il évoque un univers singulier sans le reconstituer.