Dès les premières heures de la photographie, les artistes se sont intéressés au paysage, s’égayant sur toute la surface de la terre pour ramener des clichés de toutes les merveilles de la nature. Depuis le début des années soixante, le paysage n’est plus seulement le sujet, mais aussi le matériau , le lieu de l’élaboration de l’oeuvre. Ils sont marcheurs, peintres, sculpteurs, adeptes du land art ou de l’in-situ, mais quelque soit leur démarche, ce sont des photographies qui conservent la mémoire de leur incursion.
Lannion :
François Méchain, né en 1948 à Varaize ( France) : Traouiëro, le titre de l’oeuvre naît du nom de la vallée qui fend le Trégor entre Trégastel et Perros-Guirec. C’est le site choisi par François Méchain pour y réaliser une commande. L’ouragan de 1987 y a sévi et l’artiste évoque cet évènement si présent dans les mémoires et dans la végétation. A la limite de sa force, il a tordu les branches, à la limite de sa taille, il a sculpté dans la ramure.
NILS-UDO né en 1937 à Lauf (Bavière) : Doté d’une conscience écologique aiguë, NILS-UDO crée ce qu’il appelle des installations dans la nature. N’utilisant que des matériaux issus du milieu naturel , respectueux de l’environnement, il élabore des installations d’une extrême sensibilité. La série Récoltes a été réalisée dans la commune d’Equevilley, à l’invitation de l’association ‘Art in situ’. Il a pris le parti de réaliser une succession d’installations de petits formats, au gré de ses trouvailles et des jeux infinis des couleurs de l’automne.
Jean Verame, né en 1936 à Gand ( Belgique) : Depuis 1965, à plusieurs reprises, en parallèle avec son oeuvre d’atelier, il a fait de la nature même le partenaire et le support de sa peinture. Le Sinaï, le Maroc et le Tibesti ont été le domaine de ses interventions. Alors que le temps rend au désert son impassibilité, les photographies font plus que garder l’empreinte de la création, elles sont en elles-mêmes un regard démesuré sur le paysage.
Andréas Schweizer, né en 1961 à Genève (Suisse) : L’oeil derrière l’objectif et le pinceau à la main, ce jeune artiste hante les sites à l’abandon pour en faire remonter la mémoire enfouie. Avec, mise en situation, dans le lieu, comme par une sorte de trucage mental, une toile peinte, grand format pour apparaître à l’échelle du paysage. L’intruse se dévoile pour insinuer peu à peu la part d’insolite qui impose la distance et déclenche la réflexion.
Louannec :
Patrick Le Bescont – né en 1960 à Plouec-du-Trieux ( France). Le monde que Patrick Le Bescont donne à voir est un monde stable dont les forces s’interpénètrent en camaïeu de gris très doux. Il oriente sa recherche artistique sur les paysages du littoral, le bruissement des feuillages et les murmures des ruisseaux. Ville côtière, la petite cité de Louannec lui offre l’occasion de traduire ‘l’espace’ à travers sa sensibilité et son imagination.