imagerie

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06.04 - 18.05.1991

Accrochage

Thierry Dréau
Yvan Le Bozec
Jean-Philippe Lemée
Claire Lucas
Gilbert Mao
Geneviève Merret
Aude Peignot
Pascal Rivet
Hervé Thoby

Carton de l’exposition Accrochage, 1991

Le principe retenu ici est celui de la collection – la plupart des oeuvres exposées à l’Imagerie ont été acquises par le Frac Bretagne ou si ce n’est déjà le cas seront bientôt présentées au Comité Technique chargé de définir la politique d’acquisition. Quelques points communs réunissent ces artistes : ils sont tous jeunes, ils sont presque tous issus d’une école d’art de la région, mais le plus important ici, c’est que chacune des oeuvres soit vue pour elle-même, pour ses qualités propres, son histoire, car en définitive, c’est ce qui a provoqué l’intérêt du Comité Technique du Frac Bretagne.
Exposition organisée par le Frac Bretagne.

Thierry Dreau
Les morpions , 1990-91
Vit et travaille à Rennes.

Le jeu des morpions est très simple. Il s’agit de remplir une grille de neuf cases avec un cercle ou une croix, la finalité du’ eu étant d’aligner à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale le symbole choisi par chaque joueur.
Cette pièce intitulée Les morpions, constituée de neuf éléments, fonctionne de la même façon que ce jeu. La disposition en carré de l’ensemble contrarie le sens de lecture habituel d’une oeuvre. En effet, la lecture de gauche à droite n’est plus valide. Chaque élément qui a une valeur d’idéogramme renvoie d’une façon centrifuge à un autre élément. Ainsi le spectateur doit chercher dans la composition un agencement stable afin d’y poser son regard et essayer d’appréhender sa totalité. T.D.

Yvan Le Bozec
Keep on watching the sky ou cherchez l’intrus, 1990
Né en 1958 au Mans.
Vit et travaille à Rennes.

Entre le dessin de l’écriture et l’écriture du dessin, le travail d’ Yvan Le Bozec n’a eu de cesse depuis 1983 de s’octroyer le plus de liberté possible au sein d’un système limité par l’emploi exclusif du noir et blanc (à de très rares exceptions le rouge). « Ce qu’il nous donne à voir relève d’une rare crudité, toute noire et blanche, dans l’agrandissement macroscopique d’une évidence; ce qu’il nous cache n’est ni en dessous, ni derrière, mais en marge, dans cette vacuité du visible qui informe le côté négatif de l’image.

Jean-Philippe Lemee
Annonciation d’après Fra Angelico, 1989
Né en 1957.
Vit et travaille à Rennes.

Les premiers ‘tableaux faits main’ ou ‘handmades’ ont été réalisés en 1989. Le projet global trouve ses racines dans ma réflexion d’historien d’art. Habitué à jouer le rôle d’intermédiaire entre l’artiste et le public, je renverse la situation dans ma production actuelle en donnant au croquis a priori banal du regardeur le statut d’une oeuvre d’art. Je me présente comme un metteur en scène distribuant des rôles, créant et contrôlant des processus aboutissant à des tableaux. A l’encontre de maints conceptualistes radicaux, producteurs de propositions écrites ou de pièces anti-picturales, je me situe (et avec moi ceux qui éventuellement participent) de plain-pied dans le domaine de l’activité traditionnelle du peintre. J.P.L

Claire Lucas
Tour de ciment,1983
Née en 1958 à Brest.
Vit et travaille à Brest.

Toutes mes sculptures ont jusqu’ici les mêmes caractéristiques : elles sont constituées de deux à cinq matériaux différents, ce sont des assemblages démontables, elles portent un titre et appartiennent le plus souvent à des séries. Ce sont les matériaux qui me paraissent être au centre de ma démarche plastique, par leurs rapports entre eux tout d’abord et ensuite par leurs rapports avec l’espace et la lumière.
Tour de ciment est une sculpture composée de trois pièces préfabriquées de ciment qui sont entourées de plaques de verres identiques. La pièce posée au sol et celle du haut sont identiques et disposées symétriquement. C’est une tour fortifiée, bien que le verre se trouve paradoxalement à l’extérieur, qui s’oppose à la ‘Tour de verre’ fragile, légère et transparente; celle-ci est au contraire solide, lourde et aveugle. C.L

Gilbert MAO

Sans titre 1989
Né en 1959 à Brest. Vit et travaille à Brest.

Geneviève Merret

Sans titre, 1991

Vit et travaille à Rennes.
Travail de peinture à l’huile, sur toile imprimée de motifs floraux et végétaux. Ces motifs sont directement intégrés dans la création picturale, et peuvent par leur variété dans le choix des toiles intervenir de différentes manières dans la représentation, par contraste ou par mimétisme. De même, le geste et la couleur se complètent pour définir l’entité de chaque peinture. G.M.

Aude Peignot

Sans titre, 1991
Vit et travaille à Rennes.

Un matériau, une couleur. Une pâte qui devient des matières, un noir qui devient des noirs. Le noir, résultat non pas de l’absence de luminosités mais de leur absorption est un véritable réceptacle à lumières; une couleur réfractaire. La texture de la pâte crée et provoque grâce à lui les luminosités ou luminences. Les matières le révèle tantôt lourd, froid, repoussant, ou fin, délicat et attirant. Ce sacré noir ou noir sacré (quelle importance) suscite incessamment les controverses. Par ce qu’il est ; par ce qu’il peut être, pour ce qu’il est considéré comme étant ou n’étant pas, alors qu’il est capable d’être tout. Il suffisait d’accepter les inépuisables potentialités du noir pour être amenée à cette décision, qui est de chercher à le montrer sous tous ses aspects. A.P

Pascal RIVET

Sans titre, 1988
Né en 1966 à Quimper.
Vit et travaille à Paris et à Quimper.

Entre le souvenir de l’architecture et la promesse de la décharge, entre le contour interne des ouvertures de l’habitat et l’abandon de l’aménagement du territoire, entre plein et vide, entre intérieur et extérieur, entre l’air et la pierre, animé d’un désir de sculpture, Rivet détache la pellicule éphémère et matrice à la fois de l’architecture et de la sculpture. Ce sont des lambeaux à proprement parler qu’il ramasse, et ce bois qui formait, il le ramasse pour fermer, pour mettre en boite. Bernard Lamarche-Vadel.

Hervé THOBY

Modèle IV, 1989
Né en 1959 à Quimper.
Vit et travaille à Quimper.

Mes sculptures font référence à l’objet pré-industriel. Elles intègrent des modes étrangers au traitement habituel de l’espace, une quotidienneté des formes, qui n’ont cependant pour objet de développer une réflexion sur le corps social. Elles prennent appui sur l’héritage moral du Minimal Art mais le prolongent et l’habitent en questionnant la Figure, multiple et unitaire à la fois. Leur précarité d’équilibre et l’altérité du mastic polyester leur confèrent une autonomie vis à vis de l’espace où elles sont intégrées. La lumière fait prendre corps à leur vocabulaire stéréométrique. Ce sont des abstractions familières qui tentent d’échapper à toute appropriation parce qu’inachevées et paradoxales. Y . T