imagerie

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05.07 - 10.09.1993

15e Estivales photographiques
du Trégor

Aram Dervent
Touhami Ennadre
Yola Kotlarek
Serge Picard
Shiraoka Jun

Carton de l’exposition 15e Estivales photographiques du Trégor, 1993

Depuis bien des siècles, de nombreux artistes se sont installés en France. En photographie ce mouvement fut particulièrement important dans la période de l’entre-deux guerres. Man Ray, Brassaï, Kertesz en furent des figures marquantes. De nouveau, de jeunes artistes choisissent ce pays pour y développer leur création : les estivales photographiques du Trégor sont l’occasion de montrer les oeuvres de quatre d’entre eux :

Lannion :

Touhami Ennadre, né en 1953, est d’origine marocaine. En 1961, il s’installe en France et découvre la photographie en 1975. Ayant mis au point une technique originale de prise de vue, par l’agrandissement et la qualité des noirs, il donne à ses sujets une image jamais vue. Il photographie des enfants qui naissent, des mains qui s’unissent, des corps, toujours à la même distance : ceux-ci semblent pétrifiés comme ceux que l’on a retrouvés à Pompéi. Son travail, par le concept et la présentation le rapproche des plasticiens.

Jun Shiraoka est né en 1944 à Niihama au japon. Voici plus de 15 ans qu’il s’est installé en France. Ses photographies, profondément sombres, sont toujours très ambigües. Leur statut paradoxal, le trouble qu’elles apportent, leur représentation de l’absence et de la présence, les situent davantage dans le domaine de la méditation poétique que dans une description du réel. Shiraoka évoque bien évidemment les traditions picturales japonaises de composition et d’harmonie lorsqu’il parle de ses images.

Yola Kotlarek est née à Varsovie en 1961. Ayant étudié aux Beaux-Arts de Rennes, elle vit en France depuis 1980. Plasticienne de formation, c’est la scénographie qui souligne que la source théâtrale lui fournit le lieu de ses mystères. La photographie est alors l’outil qui va lui permettre de nous faire partager sa vision dramatique intérieure.

Son nom évoque l’Arménie, mais c’est à Bujumbura au Burundi qu’Aram Dervent naquit en 1949 et passa toute son enfance, s’imprégnant de la culture africaine où la femme enceinte est omniprésente. Le photographe devient le voyeur d’une scène intimiste entre la mère et l’enfant. Son travail ne s’arrête pas à des considérations sur le sujet, mais , tel un sorcier, il pratique un rituel magique, déchire ses images, y ajoute couleur et objets symboliques. Le positif et le négatif s’y côtoient, non pour s’annuler, mais pour créer un embryon de réalité. Cette production est aussi terriblement troublante, car elle parvient à nous éloigner de la raison.

Serge Picard

Bégard :

C’est à Saint Brieuc que Serge Picard a vu le jour en 1961. Dans ses photographies, les personnages perdent de leur matérialité, se détachent de tout support, ils frémissent d’une vie particulière. Ces portraits ne sont plus l’instant figé d’une réalité passée, mais le passage imperceptible de soi-même à soi-même.

Serge Picard
Serge Picard
Serge Picard