Comme chaque année depuis plus d’une décennie, le Trégor organise son Festival photographique. Cette nouvelle édition est centrée sur le cycle de la vie ou, plus exactement, sur certains aspects de la vie avec tous les paradoxes que cela peut nous offrir. Tout homme, toute femme a besoin de tendresse, d’amour, pour s’épanouir. Afin d’obtenir cette affection, chacun est amené à séduire le partenaire choisi. Les relations ainsi créées peuvent demeurer platoniques mais aussi aboutir à l’érotisme.
Toto Frima, jeune Néerlandaise, illustrera cet aspect de la vie, à savoir la séduction, avec toute la sensibilité et tout le dynamisme dont elle est capable.
Pour se maintenir en vie, éventuellement disposer d’un certain confort, chaque individu doit s’assurer les ressources nécessaires . Il y parvient par un ensemble d’activités plus ou moins rémunératrices. Jean-Philippe Jourdrin, auteur de plusieurs livres, dont Mon ami Pierre, paru en 1978 aux éditions Duculot, présente sa perception de ce deuxième aspect de la vie.
L’homme, la femme au travail ou dans la société est bien souvent empreint de noblesse, de dignité. Sa personnalité le marque, y compris dans des situations instables ou difficiles. Deux photographes, François Despatin et Christian Gobeli, s’efforcent d’illustrer ce trait humain, au travers de leur famille, de leurs voisins et des travailleurs qu’ils côtoient ou rencontrent, en réalisant de somptueux mais aussi très sensibles portraits. Ces deux photographes présentent un travail commun ; il n’est pas possible d’attribuer un portrait à l’un plutôt qu’à l’autre.
Mais la vie se passe aussi chez soi, dans son intérieur. La personnalité de chacun marque son cadre de vie. C’est le lieu où l’on montre sa perception de l’existence : confort, simplicité, humour, paradoxe, chaleur humaine, exotisme, modernité, sociabilité… Deux femmes illustrent cet aspect de la vie: Hélène Martiat et Anne Testut. L’une est Belge, l’autre vit à Paris. Deux travaux, deux sensibilités différentes.
La vie, pour chacun d’entre nous, n’est qu’un court moment passé sur Terre. Nous pouvons nous demander quelle trace nous laisserons de notre passage sur terre. Myriam et Gilles Arnould ont fondé leur travail (commun, dans une démarche parallèle à celle de Despatin et Gobeli) sur l’empreinte, celle des corps dans la terre, celle des empreintes elles-mêmes sur la pellicule et le papier photographique.
Même pour le plus rationnel ou le plus méthodique d’entre nous, chaque instant se passe comme dans un nuage ; tout nous semble se dérouler très vite, n’être qu’un léger brouillard qui nous cache l’essentiel de ce qui nous entoure. La vie passe dans le flou ou nous semble n’être qu’un miroir. C’est Bernard Lanteri qui nous fera ressentir ce type d’impressions.
Nous ne nous attarderons pas sur les différents âges de notre vie, c’est la dernière étape du passage des hommes et des femmes sur Terre qui retient notre attention. C’est l’époque où chacun, souvent seul avec soi-même, fait le bilan de ce qu’il a vécu, réfléchissant sur ses rapports avec ses semblables, sur ses succès et ses échecs… Philippe Bazin a su établir le contact avec nos anciens qui sont dans cette phase aride de l’existence. II nous montre leur solitude et leurs angoisses mais surtout un côté profondément humain.
Et après, qu’en est-il ? Certains croient à une autre vie, d’autres pensent que tout s’achève avec la mort. Antoine Poupel, un des rares prix de Rome de la photographie, a entrepris une réflexion méthodique, métaphysique sur ce thème. Partant de faits concrets, il développe un point de vue qu’il tente de nous faire partager.
Comme chaque année, le Festival photographique du Trégor se déroulera durant le mois d’août et de septembre, à Lannion, Louannec, Perros-Guirec et Trégastel. À la découverte des travaux des artistes exposés, chacun pourra joindre le plaisir de séjourner sur la Côte de granit rose, l’une des plus belles de France.