imagerie

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03.07 - 30.09.1995

Nocturnes : 17e Estivales
photographiques du Trégor

Dominique Cartelier
Gilbert Fastenaekens
Sylvain Girard
Tine Hermann
Rudolf Schäfer
Michel Séméniako

Carton de l’exposition Nocturnes  : 17e Estivales photographiques du Trégor, 1995

La photographie se caractérise par sa propriété à capter la lumière pour mettre en image le réel. Les ténèbres, qu’elles aient pour cause l’absence de luminosité ou la période nocturne, se sont révélées être tout d’abord un défi pour les photographes. De Nadar illuminant les catacombes à Brassaï mesurant ses temps de pose avec des cigarettes, la recherche fut constante. Aujourd’hui, de nouvelles visions de la nuit se sont faites jour. L’Imagerie explore ces nouveaux territoires.

Gilbert Fastenaekens, né à Bruxelles en 1955.
Cet artiste présente ainsi son travail: ‘ La nuit, la topographie urbaine, en pleine
déshérence, devient le trou noir d’un opéra énigmatique, le décor à l’abandon d’une gigantesque pièce de théâtre d’où les acteurs sont bannis. La nuit est un instant qui s’étire sur quelques heures, sans pour autant ressentir la pesanteur des minutes, la fuite du temps. Tout paraît enveloppé dans un arrêt provisoire. La distanciation vis-à-vis du tumulte est un moment à privilégier. Tout s’immobilise, la scène et ses spectateurs semblent unis jusqu’aux premières lueurs du matin, quand le rythme de la civilisation reprendra ses droits.’

Rudolf Schäfer est né en 1952 à Herrenholf Allemagne (ex-RDA).
Après avoir achevé une formation professionnelle de technicien agronome, il s’installe à Berlin et commence une activité de photographe.
La nuit russe, travail sur la Russie entre 1988 et 1989, est le résultat de plusieurs voyages. Ces prises de vue sont une approche subjective des gens, des choses et des paysages. Ce cycle passe aussi bien en revue ce pays pétrifié par les symboles que ces foules compactes dans les yeux desquelles espoirs et résignation se mêlent. Ce travail est délibérément réalisé comme un cycle, ponctué par certaines oeuvres virées au violet afin de leur donner une plus grande plasticité.

Sylvain Girard, Saint-Michel, nuit

Tine Herrmann est née à Dortmund en 1954.
La nuit, Paris 1992/1993 – 100 Polaroïds
‘La nuit n’est toujours qu’un entre-deux, aux ombres de lumière artificielle que le sol engloutit. Derrière les illuminations les plus vives, guette la course folle du jour. Muette, elle s’hérisse derrière les lampes allumées , un chaos d’individualisation. Les éclaboussements de quelques voitures ici et là animent les surfaces miroitantes’ (Mario Fuhse)
‘Sur le Pont Marie à Paris le noir de la nuit qui m’attendait, me demanda: ‘Nous
rejoindrons nous ?’ ‘Oui’, dis-je et le priai de prendre patience jusqu’à ce que j’ai trouvé le chemin. ‘( Tine Hermann)

Michel Séméniako arpente en solitaire les lieux sacrés de notre planète avec son trépied, ses lampes et se livre à un rituel magique. Il y trouve, sous le pinceau de sa lampe, les émotions du jeune enfant qui brave les ténèbres et l’écho d’une mémoire perdue. Il écrit avec sa torche, des légendes lumineuses, des propositions d’imagination narratives, des poèmes mystiques.

Tous deux d’origine bretonne, ce sont aussi des espaces mythiques que Dominique Cartelier (né à Gouarec en 1958) et Sylvain Girard (né à Brest en 1 950) ont exploré. Les Idoles de celui-là nous invite à une nouvelle lecture de rites funéraires qui se sont déroulés sur ce sol armoricain. Plus que la monumentalité, ce sont les signes que ces hommes nous transmettent à travers les millénaires qui retiennent sont attention. Sylvain Girard, à travers le Mont Saint-Michel et Saint Léon du Périgord, nous invite de son côté à recevoir la lumière séculaire qui guide les pélerins de Compostelle.

Dominique Cartelier, Les idoles
Dominique Cartelier, Les idoles
Sylvain Girard, Saint-Michel, nuit