imagerie

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Wilson-Pajic Nancy
Boléro, collection haute couture de Christian Lacroix
série « Les Apparitions »
2003

78,1 × 146 cm
Cibachrome sur papier aquarelle

2003
achat à la galerie Françoise Paviot
inv. 2003.3.1
© Nancy Wilson-Pajic

 

Peintre à ses débuts, Nancy Wilson-Pajic se désintéresse très vite de ce médium qu’elle juge trop conformiste. Elle se tourne alors vers la performance, l’écriture et la photographie, des modes d’expression qui lui accordent une plus grande liberté d’action. Dès les premières présentations publiques de son travail à la fin des années 1960, Nancy Wilson-Pajic revendique un discours féministe. Au moyen d’installations narratives principalement sonores et textuelles, elle interroge la place des femmes dans la société moderne, son travail subversif lui conférant une place importante parmi les avant-gardes des années 1970. Progressivement découragée par l’académisme de ses pairs, Nancy Wilson-Pajic quitte New York en 1979. Elle s’installe en région parisienne et entame une recherche fondamentale sur l’image. Elle observe cependant que la photographie rend esthétique ce qu’elle enregistre tout en neutralisant les contenus critiques. Elle expérimente alors des procédés photographiques qui lui permettent d’exploiter la matière même de l’épreuve et de donner à ses images un aspect pictural. En jouant avec la matérialité des tirages, elle parvient ainsi à restituer toute la sensibilité des objets, des lieux et des situations qu’elle photographie. L’utilisation du grand format, peu courante à l’époque, renforce encore le rapport à la peinture. Toutefois, malgré les liens étroits qui l’unissent au domaine pictural, le travail de Nancy Wilson-Pajic reste éminemment photographique, car, comme elle le revendique elle-même, « si le rendu est pictural, le sujet n’est ni imagé, ni recomposé, il est le réel1 ». Dans la série des «Apparitions» réalisée à partir de modèles de haute-couture de Christian Lacroix, elle joue cette fois avec la transparence de la dentelle et avec les qualités plastiques du cyanotype pour construire des images qui explorent les thématiques de l’écoulement du temps et de l’oubli.

1 : Annie Philipon, « Sans titre », in Nancy Wilson-Pajic, Chronology (cat. expo.), Aurillac, La Sellerie, 1992, p. 12.

Laurane Guillas

 

Expositions

· 40 : 40e Estivales photographiques du Trégor, Lannion, L’Imagerie, 23 juin – 26 septembre 2018

 

Publications

· Photo Nouvelles, n° 69, mai-juin 2011, p. 58